mardi 29 juillet 2014

Le champ des savoirs

En Japonais Paysan se dit généralement 農民(noumin) ou 農家 (nouka) qui signifie "celui qui travaille, laboure la terre".
Un autre terme peu utilisé aujourd'hui mais que j'ai pu entendre un peu à Hokkaido pour désigner la profession de paysan est 百姓 (hyakushou).
En chinois cela signifie littéralement les "cent noms". En japonais cela se traduit plutôt par les "cent professions". Le paysan  représente ou reprensentait des personnes qui possédaient de nombreux savoirs-faire. Les paysans vivaient sans doute finalement assez en autonomie au sein de leur village. Pour faire fonctionner ce dernier chacun en plus des tâches liées au soin de la terre, des animaux, de la ferme et des tâches ménagères, des travaux de constructions,  la chasse etc, devait occuper différentes fonctions plus ou moins administratives au sein du village.

En cela et de par leur fonction de nourrisseur de la population la classe des paysans était une classe assez élevée et respectée dans la société à l'époque Edo au XVIIème siècle. La société se divisait en Quatre classes le "Shinokosho". En première position se trouvait les samourais (  士shi), puis les paysans ( 農 nou), et enfin les artisans ( 工 ko) et les marchands  (商sho).
Je ne sais pas trop ce qu'il est en de l'image du paysan en générale dans le Japon d'aujourd'hui. La société tend à la spécialisation des savoirs plus qu'à une connaissance peut-être moins précise mais plus générale. La spécialisation des cultures dans l'agriculture industrielle tend également à réduire les activités au sein de la ferme. Les machines bien que souvent d'une grande aide font que les tâches peuvent se faire seul et rendent le métier d'agriculteur parfois plus solitaire. Le collectif perd peut-être de sa puissance.

Enfin, je souhaite rendre hommage à mes différents hôtes qui possèdent tous un horizon et des compétences larges. Certains ont bâti eux-même leur maison, ils sont parfois artisans, très bons cuisiniers, des  biologistes, de bons professeurs, des artistes etc. Je suis très reconnaissante d'avoir pu rencontrer de telles personnes. Le wwoofing a été une superbe expérience. Il y a eu des hauts et des bas mais le bilan est très positif. Pouvoir parler un peu japonais est quand même un atout. Tous les hôtes ne parlent pas anglais. Pouvoir échanger avec ces hôtes constitue aussi le terreau d'un beau wwoofing.

Grâce au Wwoofing, des centaines d'enseignements ont été possibles. A moi maintenant de les cultiver.

Peut-être qu'il pourra en naître quelque chose de beau. Cultiver l'art et les champs sont deux activités très proches. Pour exemple, ces paysans de la province d'Aomori qui font des  rizières de véritables œuvres d'art ! 

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