mercredi 26 février 2014

Les dessinateurs de demain

Le weekend dernier le musée du manga accueillait les œuvres de fin d'année des étudiants en dessin et animation de l'université Seika à Kyoto.(Au Japon la fin de l'université est fin février et la rentrée  début avril).  Pour l'occasion l'entrée du musée était gratuite !


 Un des étudiants de la Kyoto International Community House exposait sont travail (notre camarade chinois à gauche de la photo). Alors avec les profs bénévoles nous sommes allés lui rendre une petite visite.
Je n'ai pas vraiment pu photographier de plus près son travail...désolée.
Voici d'autres photos (un peu illégales d'ailleurs) prises rapidement d’œuvres de d'autres étudiants.









 Le musée du manga c'est aussi le temple de ce genre littéraire. C'est un dédale de couloirs où sont rangés plusieurs milliers de manga qu'il est possible de lire sans modération. Le musée accorde également une place à la BD étrangère. On peut y trouver Tintin, du Moëbius, les stroumphs etc.


Des courts métrages des étudiants en animation étaient aussi diffusés mais il ne semble pas possible de les voir encore sur internet. Je les mettrai plus tard si j'en trouve.

mardi 25 février 2014

Kama, les oubliés du Japon

Vu sur Arte+7 un court repartage sur la banlieue de Kamagazaki au sud d'Osaka. La misère existe au Japon même si elle est bien cachée ou refoulée. Cette banlieue serait un peu la capitale des sans-abris du Japon.
Je n'ai pas eu le temps de creuser mais vous pouvez regarder ce reportage jusqu'à samedi (1 mars) gratuitement sur Arte+7
http://www.arte.tv/guide/fr/030273-456/arte-reportage?autoplay=1

Il dure 10 minutes environ et commence à la 22ème minutes à peu près de l'émission.

Pour compléter un peu : un reportage photos de Patrick Gaillardin
http://picturetank.com/___/series/f94364d13c858226839a1460021d88ea/fr/o/GAP_Kamagazaki_Patrol,_le_syndicat_des_pauvres..html

La France aussi à ses oubliés.
A voir également : Le film de Claus Drexel "Au bord du monde" et la critique de ce dernier sur le blog : http://pastilles-bulles.blogspot.fr/

lundi 24 février 2014

Les premiers Hommes




Le weekend dernier dans la galerie "Sakaimachi" se tenait une  rencontre avec deux Ainou : Yûki-san, conteur, peintre, fondateur de "Ainou art project" et Aki-san, musicienne. Yûki-san est une personnalité importante dans la sauvegarde de la culture Ainou. L'écrivain Le Clézio l'a d'ailleurs rencontré lors d'un périple à Hokkaido et l'a invité au musée du Louvre pour qu'il puisse faire découvrir un peu qui sont les Ainou.
Les Ainou sont avec les aborigènes d'Okinawa considérés comme les premiers hommes à avoir habité le Japon. Ils seraient venus de Russie et se sont installés à Hokkaido qui est l'une des principales îles qui composent le Japon, celle la plus au nord. 

 Yûki Koji ( 結城幸司  ) en costume traditionnel. 

L'après-midi s'est déroulée en deux parties.  Yûki-san nous a d'abord présenté la culture et l'histoire des Ainous, présentation entrecoupée d'intermèdes musicaux, puis, accompagné par Aki-san au Tonkori il nous a donné à entendre des contes Ainous.
Le mot Ainous (アイヌ)signifie "humain". On les appelle également Utari (ウタリ: Camarade). Ils sont au Japon depuis très longtemps mais ont bien sûr souffert de l'arrivée des Japonais (les Wa) qui selon un schéma bien connu les ont exterminés pour s'approprier leur territoire, exploités, empêchés de pratiquer leur langue et leurs coutumes afin de les contraindre à se conformer aux normes japonaises. Beaucoup d'Ainou ont donc été tués sans montrer beaucoup de résistance d'ailleurs car ils ne concevaient pas que l'on se batte pour une terre qui est censée appartenir à tous, ou à personne plutôt. Les Ainou sont peu nombreux aujourd'hui. Pour donner un aperçu, il n'y aurait plus que deux personnes dont le Ainou serait la langue maternelle.
Yûki-san nous expliquait que dans son enfance, il avait souffert de discrimination et qu'à cette époque il détestait la culture Ainou. Il a vite rompu les liens avec sa famille pour se faire une place à Tokyo. Ce n'est que plus tard qu'il est revenu à ses racines et a appris l'Ainou. Il se consacre désormais à la sauvegarde, la valorisation et la dynamisation de la culture Ainou. Vous pouvez lire une interview de Yûki-san ici (en anglais)
https://normt.uib.no/index.php/voices/article/viewArticle/555/416

Le gouvernement Japonais n'a reconnu qu'en 2007 l'existence de l'identité Ainou. Mais ces derniers continuent de souffrir de racisme et de discrimination. S'il reste encore du chemin à parcourir pour que puisse survivre cette culture et ce peuple, l'espoir est là cependant.   D'après Yûki-san, de plus en plus d'enfants demandent à apprendre le Ainou.  La culture Ainou ne finira peut-être pas seulement dans un musée.....

Nagane-Aki (長根あき)

Aki-san est une muscienne Ainou qui joue notamment d'instruments traditionnels comme ce Tonkori (トンコリ)sorte de cithare qu'elle a construit elle-même.
A la verticale, le Tonkori représente une personne avec une tête, un cou  (on peut voir le collier qui est censé représenter une protection pour les femmes) et le corps. A l'horizontal, le Tonkori devient un bateau.
Un bébé était présent à la rencontre (sa maman aussi bien sûr...) et il était très réceptif au son de cet instrument ce qui nous a assez amusé. Il semblait lui répondre. Yûki-san nous a dit que pour les Ainous, le langage des Kami (dieux) était comme celui des bébés : "da, ga, ba etc.". Aussi les bébés parlent le langage des dieux et nous avons assisté à un dialogue entre un Kami et la musique.  

Le Mukkuri (ムックリ)est un autre instrument traditionnel Ainou. Ci-dessous, la pochette d'un album d'Aki-san pour vous donner une idée de la façon dont on en joue.


Vous pouvez avoir un petit aperçu du son rendu via ce lien :

Vous pouvez aussi écouter ou télécharger ses musiques sur itune

 Yûki-san est peintre également. Plusieurs de ses oeuvres étaient exposées. Les Kami et la nature y tiennent une place importante.
Les Ainous sont animistes. La nature est habitée et composée par les Kami. Un peu comme le shintoisme japonais. Mais les Kami et les cultes Ainous différent un peu cependant.
Pour son film "Princesse Mononoke" Hayao Miyazaki s'est beaucoup inspiré de la culture Ainou. Les petits êtres peuplant la forêt ne seraient ainsi pas sans rappeler peut-être les Koropokkuru.





Les montagnes d'Hokkaido.

 La menace du nucléaire

 L'Ours est l'animal le plus vénéré chez les Ainous. Il faut dire que l'on en trouve (ou trouvait ?) beaucoup à Hokkaido. Ils mangent du raisin notamment. Leur en donner est aussi une astuce pour leur échapper.

Nojiko-san (La gérante de la galerie dont je parlerai bientôt) en compagnie de Yûki-san et d'Aki-san. Merci à eux pour cette après-midi pleine d'humanité. Aki-san et Yûki-san sont très humbles et généreux. Ils ne nourrissent pas de haines ou de rancœurs à l'égard des Japonais. Ils essayent de faire vivre et (re)connaître leur culture. Une culture qui comme beaucoup d'autres sur terre lui donne sa richesse, sa saveur, mais qui est cependant menacée face à l'uniformisation qui guette.

jeudi 20 février 2014

L'école est finie

 Cette semaine était ma dernière semaine de travail à l'école française du Kansai (située au dernier étage de ce bâtiment). Non je ne me retire pas de l'école pour de quelconques histoires de genres...j'ai décidé d'interrompre plus tôt mon petit contrat pour pouvoir me réserver du temps afin d'organiser la suite de mon séjour. Je vais cependant garder encore un temps mes quelques étudiants à qui j'enseigne le français. J'espère pouvoir également me montrer un peu plus présente sur le blog (le froid ne m'aide pas non plus à partir en vadrouille... j'y reviendrai). 

Voici quelques aperçus de l'univers où j'ai évolué pendant presque 6 mois.  Je ne mets pas de photos des gens qui peuplent ce lieu pour une raison de droit à l'image.


 L'école est assez petite. Il y a un couloir principal (pas chauffé bien  sûr....il y fait 5°c en ce moment) le long duquel on trouve les différentes salles de classe, la bibliothèque...)




 Au Japon, on se déchausse avant de rentrer dans l'école. Il faut prévoir une paire de chaussure propre pour arpenter les escaliers, le couloir et entrer dans les salles de classe.
Cela a été pour moi une très belle expérience et une belle aventure humaine. Merci aux enfants, à l'équipe enseignante et administrative de m'avoir acceptée. 

vendredi 14 février 2014

Funny Valentine


La Saint Valentin s'est aussi installé au Japon avec toutefois quelques particularités. Le Japon recopie rarement tel quel ce qu'il peut emprunter de l'étranger ne l'oublions pas ! 
Le 14 février ce sont aux femmes essentiellement de mettre la main au porte monnaie. Et l'achat clé de ce jour, c'est le chocolat ! Une hiérarchie affective existe.  Plus les chocolats sont chers, plus l'amour manifesté est fort. Si le chocolat est fait main c'est encore mieux bien sûr. Mais la personne aimée n'est pas la seule normalement à pouvoir bénéficier d'une sucrerie.....Les femmes doivent aussi offrir des chocolats (peut-être moins chers) à leurs collègues ou amis masculins également....bref, un jour très faste pour les chocolatiers !

(extrait du blog de jp nishi :http://lostinparis.jugem.jp/)

Et si la femme a offert son plus beau chocolat à l'homme qu'elle aime pour ainsi lui déclarer sa flamme,  elle doit prendre patience et généralement attendre le 14 mars pour avoir la réponse de l'intéressé. Le 14 mars est célébré le White day, où, parité oblige, c'est au tour de l'homme cette fois de sortir le porte monnaie pour offrir du chocolat blanc ou bien du parfum voire de la lingerie blanche à ses compatriotes féminines. Et s'il se souvient de la personne qui lui avait offert son plus beau chocolat et qu'il partage les même sentiments, il se doit d'être très généreux !
Puis le printemps s'occupera du reste.... 

Enfin pour les célibataires, rendez-vous le 14 mai pour le black day où il s'agit de ne pas se laisser abattre et de se faire un bon restau !

mardi 11 février 2014

Le plus vieux dortoir de l'université de Kyoto


 Il est âgé de plus de 100 ans. Pénétrer dans son enceinte, c'est un peu entrer dans une autre dimension.....












 




 


 Ses occupants ne sont pas toujours ceux que l'on croit.











Le président de l'université souhaite faire détruire ces bâtiments jugés trop insalubres. Les étudiants s'y opposent fermement. Ce lieu est aussi chargé d'histoire et renferme notamment la mémoire  des révoltes étudiantes qu'a aussi connu le Japon dans les années 68, 69.
Plus d'infos ici sur ces révoltes : http://fr.internationalism.org/icconline/2008/1968_au_japon_le_mouvement_etudiant_et_les_luttes_ouvrieres.html

Et quelques dates en vidéo (qui se concentre surtout sur Tokyo):
http://www.ina.fr/video/I08082019


Ou encore le film d'Oshima  "Nuit et Brouillard au Japon". Ce réalisateur avait d'ailleurs fait ses études à l'université de Kyoto.