dimanche 27 octobre 2013

Japon culture

Ce weekend était animé et théâtral !

Animé car samedi avait lieu une rencontre à l'institut français autour du film d'animation "Amer Béton" réalisé par l'Américain Micheal Arias d'après le mangaka Taiyo Matsumoto.



Une projection du film a d'abord été programmée. L'histoire se passe dans la ville de Takara-Michi où deux orphelins (Kuro : Noir et Shiro : Blanc) très attachés à leur quartier (surtout Kuro) tentent de le protéger de la venue des Yakuza.
Je simplifie un peu l'histoire...
C'est un bon film avec une très bonne animation. Les décors urbains sont très soignés. L'histoire se veut dérangeante, elle est un peu dure en effet. Les deux enfants évoluent dans un lieu difficile et ils ne sont pas non plus d'une grande tendresse.
Enfin, Je le conseille ! Mais pas aux enfants en revanche.


Après la projection il y a eu une rencontre entre le réalisteur, le mangaka, mais aussi Nicolas de Crécy autour du film.

Cette rencontre était aussi l'occasion d'aborder les différences entre le métier de dessinateur de BD en France et de mangaka au Japon.
Le mangaka est par exemple souvent lié à un même éditeur tout au long de sa carrière et ce dernier dicte les grandes lignes à suivre à l'auteur de façon à ce que le manga plaise au plus grand nombre. Matsumoto a précisé toutefois, qu'avec l'expérience, et si les mangas ont eu du succès, que l'auteur peut jouir de plus de liberté. 
Puis, le mangaka ne travaille que très rarement seul. Le plus souvent une équipe d'assistants l'aident à la réalisation des dessins. En effet, la production doit être rapide. Compter entre 20 et 30 pages par mois afin qu'elles puissent être publiées dans divers magazines un peu comme "Pilote" à l'époque. 
De Crécy a expliqué qu'être dessinateur de BD en France était un travail très solitaire et qu'il jouissait lui d'une grande liberté. Trop grande peut-être même car il aimerait bien avoir un cadre de temps en temps de façon à mieux savoir où et comment se diriger. 

L'animation non plus n'est pas perçue de la même façon au Japon et en France. En France d'après De Crécy l'animation doit être avant tout familiale. (Même si cela tend à changer). Au Japon l'animation est très variée et est depuis longtemps intégrée au paysage culturel. Aussi on encourage la diversité.

Je ne vais pas revenir sur tout ce qui s'est dit (si vous souhaitez plus d'infos faites le moi savoir). En tout les cas, la BD française se traduit de plus en plus au Japon. 4 BD de Nicolas de Crécy sont justement traduites au Japon et elles se vendent plutôt bien. 
Aujourd'hui dimanche, c'était Arthurs de Pins qui était à l'honneur au musée du manga. Mais l'entrée était payante cette fois...puis une connaissance m'a donné un ticket pour assister à un spectacle de Nô. C'est la phase théâtrale de mon weekend.


 Le Nô (能楽)qui pourrait se traduire par "drame lyrique" est une forme de théâtre traditionnel japonais. N'hésitez pas à consulter la page wikipédia à ce sujet. Elle est assez complète. Voici comment la scène se présente :
La scène constitue déjà le décor. Un seul accessoire est venu compléter la scène.
 La représentation que j'ai vu est tirée d'une histoire d'un auteur chinois du XVè siècle : Yang Kuei-Fei. Elle s'appelait "Yoki-Hi". C'est le nom d'un des personnages, une déesse ou un esprit. Il y avait trois acteurs, un chœur de 8 hommes, 3 musiciens et des accessoiristes je pense. Les acteurs portaient des costumes vraiment somptueux. Seul un portait un masque. Je n'ai pas pu prendre de photos aussi voici des photos de photos prises dans le théâtre pour donner une idée.
 


 Je pense cependant qu'il me manquait beaucoup de clefs pour pouvoir apprécier le spectacle. Le rythme était lent, le texte était "parlé/chanté" mais le plus souvent acappella. La musique accompagnait rarement les acteurs afin sans doute de faire ressortir plus fortement la voix des acteurs. Elle donnait plus une impulsion. Il n'y avait pas vraiment de mélodie. En fait, nous pourrions dire qu'il s'agissait d'une invitation à la méditation. Mais ne comprenant pas tellement les codes, je dois avouer que les trois heures de représentation n'ont pas été toujours faciles.
Une deuxième pièce était donnée après l'entracte mais je ne suis pas restée...Cependant l'expérience a été vraiment intéressante.
Voici quelques photos prises dans le théâtre.
 De beaux habits aussi de l'autre côté de la scène
 Il y avait aussi un très beau jardin
 


Le Nô est un univers essentiellement masculin. Les personnages féminins sont également joués par des hommes. Si quelques femmes parviennent à s'insérer dans le milieu, il parait que la pression reste très forte pour elles,  et à Kyoto en particulier. D'après mon colocataire anglais qui vit à Kyoto depuis 4 ans, la ville est très attachée aux traditions dont elle se fait quelque peu l'ambassadrice. Aussi, mon colocataire estime qu'après 2 voire 3 générations on peut espérer un mieux pour les femmes dans la culture du Nô à Kyoto...

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